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PHILOTHERA :  PHILOTHERAPIE et RELAXATION
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10 mars 2012

MEDECINE de l'AME



 


 

Médecine de l'âme

 

Dans l'Antiquité la sagesse impliquait le choix personnel d'un style de vie, d'un "ethos", généralement fondé sur une conception du monde, une physique. C'est particulièrement net pour les épiciriens, les stoïciens, les cyrénaïques, les cyniques et les sceptiques. Epicure déclare, par exemple, que la philosophie n'a aucune raison d'être si elle ne contribue au bonheur. La connaissance n'est pas négligée, mais elle n'est pas une fin en soi, pas plus que la fortune, ou la plupart des biens. Elle doit servir à mieux vivre, dans la lucidité et la conscience. Le sage est celui qui fait ce pari formidable, totalement étranger à l'insensé, de fonder le bonheur sur la vérité.

 

Cet idéal s'est perdu depuis longtemps. Pour beaucoup la philosophie est le refuge d'esprits grisâtres, de vieillards cacochymes, de déçus mélancoliques ou d'aimables originaux. La tradition universitaire a définitivement convaincu que cette discipline n'est que farcissure intellectuelle, au demeurant bien inférieure à la science, qui, elle au moins peut se prévaloir de résultats tangibles. Bref, l'université ennuie, le lycée exténue, et la philosophie croupit dans l'arrière cave d'un rentier asexué.

 

Pourtant il s'est produit un curieux retournement depuis une dizaine d'années. Des ventes astronomiques, des émissions de radio, des café-philo par centaines... le public (adulte surtout) fait preuve d'un souci réel et d'un intérêt réel. Il ya eu trop de déceptions politiques et idéologiques, trop de fanatisme, trop de religion sectaire ou impuissante, et enfin, trop d'échecs thérapeutiques chez les psy de toute farine, en psychanalyse nommément, responsable à tort ou à raison d'un désabusement dépressif. Bref, l'époque exige un renouveau.

 

Remarquons que les philosophes qui ont du succès ne sont pas forcément de grands esprits. Mais ils ont le mérite de justifier l'intérêt renouvelé, de l'encourager. Des universités populaires voient le jour. Inutile de préciser que je m'inscris totalement dans cette perspective, avec mes faibles moyens, mais une vraie résolution. Mais attention: la philosophie n'est pas un apéro de dimanche matin, ni une maison close, ou une agence matrimoniale pour esseulés. C'est une discipline, dans le sens noble du terme. Simplement je crois qu'on a trop systématiquement surévalué les connaissances et le travail intellectuel dans la tradition de l'université, hors de toute relation à la réalité sociale, au mépris de l'immense souffrance des hommes. Philosophie de boudoir, et encore, de bouderie! De l'air camarades! Philosophons sans complexe. Diogène aboyait dans les rues d'Athènes, Socrate traînait un lamentable manteau éculé, discutait avec tout le monde, et n'avait aucun titre universitaire. Quant à Epicure, ses détracteurs le tenaient pour un inculte - ce qui était évidemment une calomnie. Il y a bien des façons de philosopher. Il y faut de la clarté intellectuelle, de la fermeté, du courage, de la lucidité et une capacité d'encaisser les mauvaises nouvelles, car le réel n'est pas tendre. S'illusionner est plus attrayant, mais il y a, pour se consoler, le cinéma et les arts, les spectacles, la télé, la politique, sans même évoquer la religion, et les sectes. "Tu veux philosopher? Regarde, observe, médite, confronte toi à la rudesse du réel »

 

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